Irène, est entrée à ICN en 1949, rue de la Ravinelle, dans une petite promotion de 28 étudiants dont 5 femmes. A l’époque, la mixité n’était pas encore la norme mais les jeunes femmes étaient de plus en plus admises suite à l’agrandissement des promotions au sein de l’école et son ouverture à l’international (et oui, déjà en 1949).
Irène retient de ses années des cours intéressants dans des domaines encore peu connus à ce moment-là : droit commercial, droit fiscal, économie politique… beaucoup de théorique et moins de cours pratiques. C’est d’ailleurs un aspect que l’école corrigera plus tard afin de se développer encore et attirer de nouveaux candidats, comme les admissions parallèles.
Mais revenons à l’année 1951. Avec son diplôme d’ICN, Irène cherche donc un emploi. Cependant, dans les entreprises, lorsqu’elle se présentait, la question des recruteurs étaient de savoir si elle était dactylo ou connaissait la sténo. Ce n’était pas la vocation qu’espérait Irène avec un diplôme d’ICN. L’école manquait parfois de visibilité mais notre jeune diplômée ne s’est pas laissée abattre.
Irène a donc entrepris de suivre une licence en Droit en espérant trouver un emploi plus rapidement. Ses finances n’étaient pas aux beaux fixes et elle découvrit une annonce d’une école parisienne qui cherchait des étudiants pour une formation d'inspecteur des impôts.
Comme elle désirait sortir de ses Vosges natales, Irène entreprit donc cette formation à Paris qu’elle réussit avec brio puisqu’elle fut promue à la direction des impôts d’Epinal. La mentalité n’avait malheureusement pas beaucoup évolué entre sa sortie d’ICN et celle de l’école parisienne. Arrivée à la direction des impôts d’Epinal, certaines personnes se demandaient ce qu’elle pourrait apporter à ce service public. Heureusement, son collègue avait saisi les compétences de la jeune femme et partageait avec elle la gestion des dossiers de recouvrement des entreprises dont il avait la charge.
Quelques années plus tard, Irène comprit que sa vocation était au sein du service public mais pas aux impôts. Elle passa donc les concours pour devenir enseignante et ce fut pour elle une révélation !
Elle poursuivra sa carrière en tant que professeure en Sciences Techniques et Economiques au Lycée Louis Lapicque d’Epinal jusqu’en 1993, année de sa retraite.
J’avais une technique afin de m’affirmer et de m’assurer du respect de mes élèves. Du premier jour de la rentrée au quinzième, j’enseignais le visage fermé. Ensuite, toute l’année se passait dans de bonnes conditions.
Aujourd’hui, Irène vit toujours dans les Vosges, non loin du lycée qui lui a permis de s’épanouir dans une vocation qu’elle n’avait pas pu saisir tout de suite mais qu’elle aura eu à cœur de faire pendant des dizaines d’années.
Parmi ses élèves, on retiendra qu’elle aura eu M. Jacky Koehl, ancien professeur à ICN, aujourd’hui lui aussi retraité.
Chaque promo est unique mais elles sont toujours reliées par un ancien élève croisé aux hasard des chemins de la vie pour découvrir que les diplômés, enseignants et membres de l’administration d’ICN sont et resteront une grande famille.
Comments0
Please log in to see or add a comment
Suggested Articles