Interview de Jean-Michel Guillon (ICN 82), directeur du personnel de Michelin
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En 1889, les frères Michelin, André et Édouard, donnent le coup d’envoi d’une aventure humaine et industrielle hors du commun… Presque 130 ans plus tard, le groupe est implanté dans 170 pays et leader de l’industrie pneumatique. Son directeur du personnel, Jean-Michel Guillon, nous éclaire sur ce fleuron de l’industrie française.
Décideurs. Qu’est-ce qui caractérise « la famille Bib » ?
Jean-Michel Guillon. L’esprit d’équipe ! Michelin est une entreprise authentique : chez les Bib, on parle surtout des personnes avant de parler de leurs compétences. La passion pour l’innovation, la qualité et l’engagement nous caractérisent également. On constate une très forte fierté d’appartenance.
Comment faire en sorte que chaque nouvel arrivant y trouve sa place ? Quel est votre processus d’intégration et ses spécificités ?
Nous ne nous attachons pas à une expertise mais à une personne et à son potentiel. Lors de la première étape de recrutement, un professionnel des ressources humaines intervient, puis le candidat rencontre des personnes du métier avec qui il ne travaillera pas forcément : il est important de se faire une image de toutes les facettes de l’entreprise. Tout nouvel arrivant suit un séminaire d’intégration, qu’il soit agent de production ou cadre. Cela lui permet notamment de se construire un réseau. Il n’est pas simplement une pièce de l’entreprise mais appartient à un tout. Comme tous les autres grands cadres de l’entreprise, notre président a accompagné lors de son stage d’intégration la production d’une usine en France en faisant les trois-huit.
En quoi consiste votre nouvelle méthode de management visant à donner plus d’autonomie aux ouvriers ?
Historiquement, pour être productif, on a séparé les tâches. Aujourd’hui, la compétitivité ce n’est plus seulement la productivité, mais surtout l’innovation et l’agilité. On est donc parti du principe qu’il fallait changer le mode de management pour mieux s’adapter et innover en prenant les décisions au plus proche du terrain. Cela induit davantage d’autonomie. Chez Michelin, on ne parle pas d’entreprise libérée mais responsabilisée. Nous changeons la posture du manager avec pour objectif de transformer une entreprise obéissante en une entreprise intelligente. Tout manager est avant tout au service de son équipe.
Michelin est profondément ancré en Auvergne-Rhône-Alpes, comme en témoigne le programme « Michelin Développement ». Quelles sont ses missions ?
Nous soutenons la création d’emplois à travers des prêts octroyés à des PME, qui ont généré 896 emplois en 2015. Conscients d’avoir des collaborateurs experts dans leur domaine, nous les mettons à disposition des PME de notre région. Trente-cinq consultants ont ainsi apporté leurs conseils en 2015. Nous travaillons en ce moment à la création d’une école à Clermont-Ferrand visant à rapprocher le monde de l’entreprise, de l’éducation et des collectivités locales.
Vous avez inauguré en septembre un campus consacré à la R&D, pouvez-vous nous en parler ?
270 millions d’euros ont été investis dans ce site. Nous cherchons à être plus compétitifs et la recherche est primordiale. Pour moi, ce nouveau centre est une ouverture. Nous voulons briser les silos et permettre à l’ensemble de nos collaborateurs de se rencontrer, d’échanger. Cela passe par des environnements de travail spécifiques et de l’espace : 80 plates-formes de 300 m2. 1 600 personnes travailleront sur ce site en 2017. Michelin a besoin de s’enraciner pour innover.
Source : Décideurs Magazine - 24-11-2016 / propos recueillis par Roxane Croisier.
A noter que Jean-Michel Guillon est Prix ICN 2004
Décideurs. Qu’est-ce qui caractérise « la famille Bib » ?
Jean-Michel Guillon. L’esprit d’équipe ! Michelin est une entreprise authentique : chez les Bib, on parle surtout des personnes avant de parler de leurs compétences. La passion pour l’innovation, la qualité et l’engagement nous caractérisent également. On constate une très forte fierté d’appartenance.
Comment faire en sorte que chaque nouvel arrivant y trouve sa place ? Quel est votre processus d’intégration et ses spécificités ?
Nous ne nous attachons pas à une expertise mais à une personne et à son potentiel. Lors de la première étape de recrutement, un professionnel des ressources humaines intervient, puis le candidat rencontre des personnes du métier avec qui il ne travaillera pas forcément : il est important de se faire une image de toutes les facettes de l’entreprise. Tout nouvel arrivant suit un séminaire d’intégration, qu’il soit agent de production ou cadre. Cela lui permet notamment de se construire un réseau. Il n’est pas simplement une pièce de l’entreprise mais appartient à un tout. Comme tous les autres grands cadres de l’entreprise, notre président a accompagné lors de son stage d’intégration la production d’une usine en France en faisant les trois-huit.
En quoi consiste votre nouvelle méthode de management visant à donner plus d’autonomie aux ouvriers ?
Historiquement, pour être productif, on a séparé les tâches. Aujourd’hui, la compétitivité ce n’est plus seulement la productivité, mais surtout l’innovation et l’agilité. On est donc parti du principe qu’il fallait changer le mode de management pour mieux s’adapter et innover en prenant les décisions au plus proche du terrain. Cela induit davantage d’autonomie. Chez Michelin, on ne parle pas d’entreprise libérée mais responsabilisée. Nous changeons la posture du manager avec pour objectif de transformer une entreprise obéissante en une entreprise intelligente. Tout manager est avant tout au service de son équipe.
Michelin est profondément ancré en Auvergne-Rhône-Alpes, comme en témoigne le programme « Michelin Développement ». Quelles sont ses missions ?
Nous soutenons la création d’emplois à travers des prêts octroyés à des PME, qui ont généré 896 emplois en 2015. Conscients d’avoir des collaborateurs experts dans leur domaine, nous les mettons à disposition des PME de notre région. Trente-cinq consultants ont ainsi apporté leurs conseils en 2015. Nous travaillons en ce moment à la création d’une école à Clermont-Ferrand visant à rapprocher le monde de l’entreprise, de l’éducation et des collectivités locales.
Vous avez inauguré en septembre un campus consacré à la R&D, pouvez-vous nous en parler ?
270 millions d’euros ont été investis dans ce site. Nous cherchons à être plus compétitifs et la recherche est primordiale. Pour moi, ce nouveau centre est une ouverture. Nous voulons briser les silos et permettre à l’ensemble de nos collaborateurs de se rencontrer, d’échanger. Cela passe par des environnements de travail spécifiques et de l’espace : 80 plates-formes de 300 m2. 1 600 personnes travailleront sur ce site en 2017. Michelin a besoin de s’enraciner pour innover.
Source : Décideurs Magazine - 24-11-2016 / propos recueillis par Roxane Croisier.
A noter que Jean-Michel Guillon est Prix ICN 2004
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Interview de Jean-Michel Guillon (ICN 82), directeur du personnel de Michelin
2016-11-29 09:52:30
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2016-11-29 09:52:30
2016-11-29 09:52:30
ICN ALUMNI
En 1889, les frères Michelin, André et Édouard, donnent le coup d’envoi d’une aventure humaine et industrielle hors du commun… Presque 130 ans plus tard, le groupe est implanté dans 170 pays et leader de l’industrie pneumatique. Son directeur du personnel, Jean-Michel Guillon, nous éclaire sur ce fleuron de l’industrie française.
Décideurs. Qu’est-ce qui caractérise « la famille Bib » ?
Jean-Michel Guillon. L’esprit d’équipe ! Michelin est une entreprise authentique : chez les Bib, on parle surtout des personnes avant de parler de leurs compétences. La passion pour l’innovation, la qualité et l’engagement nous caractérisent également. On constate une très forte fierté d’appartenance.
Comment faire en sorte que chaque nouvel arrivant y trouve sa place ? Quel est votre processus d’intégration et ses spécificités ?
Nous ne nous attachons pas à une expertise mais à une personne et à son potentiel. Lors de la première étape de recrutement, un professionnel des ressources humaines intervient, puis le candidat rencontre des personnes du métier avec qui il ne travaillera pas forcément : il est important de se faire une image de toutes les facettes de l’entreprise. Tout nouvel arrivant suit un séminaire d’intégration, qu’il soit agent de production ou cadre. Cela lui permet notamment de se construire un réseau. Il n’est pas simplement une pièce de l’entreprise mais appartient à un tout. Comme tous les autres grands cadres de l’entreprise, notre président a accompagné lors de son stage d’intégration la production d’une usine en France en faisant les trois-huit.
En quoi consiste votre nouvelle méthode de management visant à donner plus d’autonomie aux ouvriers ?
Historiquement, pour être productif, on a séparé les tâches. Aujourd’hui, la compétitivité ce n’est plus seulement la productivité, mais surtout l’innovation et l’agilité. On est donc parti du principe qu’il fallait changer le mode de management pour mieux s’adapter et innover en prenant les décisions au plus proche du terrain. Cela induit davantage d’autonomie. Chez Michelin, on ne parle pas d’entreprise libérée mais responsabilisée. Nous changeons la posture du manager avec pour objectif de transformer une entreprise obéissante en une entreprise intelligente. Tout manager est avant tout au service de son équipe.
Michelin est profondément ancré en Auvergne-Rhône-Alpes, comme en témoigne le programme « Michelin Développement ». Quelles sont ses missions ?
Nous soutenons la création d’emplois à travers des prêts octroyés à des PME, qui ont généré 896 emplois en 2015. Conscients d’avoir des collaborateurs experts dans leur domaine, nous les mettons à disposition des PME de notre région. Trente-cinq consultants ont ainsi apporté leurs conseils en 2015. Nous travaillons en ce moment à la création d’une école à Clermont-Ferrand visant à rapprocher le monde de l’entreprise, de l’éducation et des collectivités locales.
Vous avez inauguré en septembre un campus consacré à la R&D, pouvez-vous nous en parler ?
270 millions d’euros ont été investis dans ce site. Nous cherchons à être plus compétitifs et la recherche est primordiale. Pour moi, ce nouveau centre est une ouverture. Nous voulons briser les silos et permettre à l’ensemble de nos collaborateurs de se rencontrer, d’échanger. Cela passe par des environnements de travail spécifiques et de l’espace : 80 plates-formes de 300 m2. 1 600 personnes travailleront sur ce site en 2017. Michelin a besoin de s’enraciner pour innover.
Source : Décideurs Magazine - 24-11-2016 / propos recueillis par Roxane Croisier.
A noter que Jean-Michel Guillon est Prix ICN 2004
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